C’est en relisant La petite sirène d’Andersen que nous avons pris conscience de l’imprégnation du conte dit « traditionnel » dans nos consciences d’enfants et force a été de constater que les femmes de ces histoires sont tantôt victimes, objets, instruments, trophées ou moyens, mais jamais héroïnes libres. Il y a toujours un homme devant elles. Comment grandir en se défaisant de cette image galvaudée puisqu’elle nous est transmise de générations en générations ? Comment se ré-approprier la transmission ? Ce que l’on définit comme étant la tradition doit-elle en être la garante ? Comme une nécessité, nous avons eu l’envie de déconstruire l’histoire de La petite sirène en écrivant celle d’Irène., au sein de laquelle nous replacerons notre sirène dans son environnement saccagé afin de questionner l’écho qui existe entre les femmes et la nature, ici représentée par la biodiversité maritime. Dans ce conte, Irène est la dernière des sirènes. Rescapée du monde terrestre, elle replonge dans sa mer, démembrée, perdue, et elle navigue à vue avec pour seule quête sa liberté.